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LA JANGADA


II

LES PREMIERS INSTANTS


À peine la pirogue qui emmenait Joam Garral, ou plutôt Joam Dacosta, — il convient de lui restituer ce nom, — avait-elle disparu, que Benito s’était avancé vers Manoel.

— Que sais-tu ? lui demanda-t-il.

— Je sais que ton père est innocent ! Oui ! innocent ! répéta Manoel, et qu’une condamnation capitale l’a frappé, il y a vingt-trois ans, pour un crime qu’il n’avait pas commis !

— Il t’a tout dit, Manoel ?

— Tout, Benito ! répondit le jeune homme. L’honnête fazender ne voulait pas que rien de son passé fût caché à celui qui allait devenir son second fils, en épousant sa fille !