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LA JANGADA

gique si serrée, Manoel fut accablé d’abord ; mais, relevant la tête :

« Non, s’écria-t-il, non, monsieur ! Je ne renoncerai pas à l’espoir de découvrir ce nombre !

— On le pourrait peut-être, répondit le juge Jarriquez, si les lignes du document avaient été divisées par mots !

— Et pourquoi ?

— Voici mon raisonnement, jeune homme. Il est permis d’affirmer en toute assurance, n’est-ce pas, que ce dernier paragraphe du document doit résumer tout ce qui a été écrit dans les paragraphes précédents. Donc, il est certain pour moi que le nom de Joam Dacosta s’y trouve. Eh bien, si les lignes eussent été divisées par mots, en essayant, chaque mot l’un après l’autre, — j’entends les mots composés de sept lettres comme l’est le nom de Dacosta, — il n’aurait pas été impossible de reconstituer le nombre qui est la clef du document.

— Veuillez m’expliquer comment il faudrait procéder, monsieur, demanda Manoel, qui voyait peut-être luire là un dernier espoir.

— Rien n’est plus simple, répondit le juge Jarriquez. Prenons, par exemple, un des mots de la phrase que je viens d’écrire, — mon nom, si vous le voulez. Il est représenté dans le cryptogramme par cette