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IL EST QUESTION DE CHIFFRES.

pas ! — la phrase que vous connaissez est alors remplacée par celle-ci :

Pg mzih neuvktzge iux hqyi fyr gvttly
vuiu lrihrkhzz.

« Or, jeune homme, examinez bien cette phrase, n’a-t-elle pas tout à fait l’aspect de celles du document en question ? Eh bien, qu’en ressort-il ? C’est que la signification de la lettre étant donnée par le chiffre que le hasard place au-dessous, la lettre cryptographique qui se rapporte à la lettre vraie ne peut pas toujours être la même. Ainsi, dans cette phrase, le premier e est représenté par un g, mais le deuxième l’est par un h, le troisième par un g, le quatrième par un i ; un m correspond au premier j et un n au second ; des deux r de mon nom, l’un est représenté par un u, le second par un v ; le t du mot est devient un x et le t du mot esprit devient un y, tandis que celui du mot très est un v. Vous voyez donc bien que si vous ne connaissez pas le nombre 423, vous n’arriverez jamais à lire ces lignes, et que, par conséquent, puisque le nombre qui fait la loi du document nous échappe, il restera indéchiffrable ! »

En entendant le magistrat raisonner avec une lo-