recherches. Il venait lui demander s’il avait enfin découvert le système sur lequel reposait le cryptogramme.
Le magistrat ne fut pas fâché de voir arriver Manoel. Il en était à ce degré de surexcitation du cerveau que la solitude exaspère. Quelqu’un à qui parler, voilà ce qu’il lui fallait, surtout si son interlocuteur se montrait aussi désireux que lui de pénétrer ce mystère. Manoel était donc bien son homme.
« Monsieur, lui dit en entrant Manoel, une première question ? Avez-vous mieux réussi que nous ?…
— Asseyez-vous d’abord, s’écria le juge Jarriquez, qui, lui, se leva et se mit à arpenter la chambre. Asseyez-vous ! Si nous étions debout tous les deux, vous marcheriez dans un sens, moi dans l’autre, et mon cabinet serait trop étroit pour nous contenir ! »
Manoel s’assit et répéta sa question.
« Non !… je n’ai pas été plus heureux ! répondit le magistrat. Je n’en sais pas davantage. Je ne peux rien vous dire, sinon que j’ai acquis une certitude !
— Laquelle, monsieur, laquelle ?
— C’est que le document est basé, non sur des signes conventionnels, mais sur ce qu’on appelle « un chiffre » en cryptologie, ou, pour mieux dire, sur un nombre !
— Eh bien, monsieur, répondit Manoel, ne peut-