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LE DOCUMENT.

saient le plus souvent, voyelles d’abord ; consonnes ensuite. Trois heures après avoir commencé son travail, il avait sous les yeux un alphabet qui, si son procédé était juste, devait lui donner la signification véritable des lettres employées dans le document.

Il n’y avait donc plus qu’à appliquer successivement les lettres de cet alphabet à celles de la notice. Mais, avant de faire cette application, un peu d’émotion prit le juge Jarriquez. Il était tout entier, alors, à cette jouissance intellectuelle, — beaucoup plus grande qu’on ne le pense, — de l’homme qui, après plusieurs heures d’un travail opiniâtre, va voir apparaître le sens si impatiemment cherché d’un logogriphe.

« Essayons donc, dit-il. En vérité, je serais bien surpris si je ne tenais pas le mot de l’énigme ! »

Le juge Jarriquez retira ses lunettes, il en essuya les verres, troublés par la vapeur de ses yeux, il les remit sur son nez ; puis, il se courba de nouveau sur sa table.

Son alphabet spécial d’une main, son document de l’autre, il commença à écrire, sous la première ligne du paragraphe, les lettres vraies, qui, d’après lui, devaient correspondre exactement à chaque lettre cryptographique.

Après la première ligne, il en fit autant pour la