Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

116
LA JANGADA

la mission des Aranas, au moment où ce Torrès, que je n’avais jamais vu, s’était pris de querelle avec un de ses camarades, — du vilain monde que tout cela ! — et ladite querelle se termina par un coup de couteau, qui traversa le bras du capitaine des bois. Or, c’est moi qui fus chargé de le panser, faute de médecin, et voilà comment j’ai fait sa connaissance !

— Qu’importe, après tout, répliqua la jeune fille, que l’on sache ce qu’a été Torrès ! Ce n’est pas lui l’auteur du crime, et cela n’avancera pas beaucoup les choses !

— Non, sans doute, répondit Fragoso, mais on finira bien par lire ce document, que diable ! et l’innocence de Joam Dacosta éclatera alors aux yeux de tous ! »

C’était aussi l’espoir de Yaquita, de Benito, de Manoel, de Minha. Aussi tous trois, enfermés dans la salle commune de l’habitation, passèrent-ils de longues heures à essayer de déchiffrer cette notice.

Mais si c’était leur espoir, — il importe d’insister sur ce point, — c’était aussi, à tout le moins, celui du juge Jarriquez.

Après avoir rédigé le rapport qui, à la suite de son interrogatoire, établissait l’identité de Joam Dacosta, le magistrat avait expédié ce rapport à la chancellerie, et il avait lieu de penser qu’il en avait