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CE QUI EST DANS L’ÉTUI.

tant cherché, ce papier écrit de la main du véritable auteur du crime, et que Torrès avait voulu vendre à un prix indigne à Joam Dacosta ? Cette preuve matérielle de l’innocence du condamné était-elle irrémédiablement perdue ?

On devine aisément à quelle violente émotion étaient en proie les spectateurs de cette scène. Benito pouvait à peine proférer une parole, il sentait son cœur prêt à se briser.

« Ouvrez donc, monsieur, ouvrez donc cet étui ! » s’écria-t-il enfin d’une voix brisée.

Le juge Jarriquez commença à dévisser le couvercle ; puis, quand ce couvercle eut été enlevé, il renversa l’étui, d’où s’échappèrent, en roulant sur la table, quelques pièces d’or.

« Mais le papier !… le papier !… » s’écria encore une fois Benito, qui se retenait à la table pour ne pas tomber.

Le magistrat introduisit ses doigts dans l’étui, et en retira, non sans quelque difficulté, un papier jauni, plié avec soin, et que l’eau paraissait avoir respecté.

« Le document ! c’est le document ! s’écria Fragoso. Oui ! c’est bien là le papier que j’ai vu entre les mains de Torrès ! »

Le juge Jarriquez déploya ce papier, il y jeta les