Ce phénomène, bien connu, expliquait la réapparition du cadavre ; mais, il faut en convenir, il y avait eu coïncidence heureuse dans cette arrivée de la Santa-Ana sur le théâtre des recherches.
À un cri de Manoel, répété par tous ses compagnons, l’une des pirogues s’était dirigée immédiatement vers le corps, pendant que l’on ramenait le plongeur au radeau.
Mais, en même temps, quelle fut l’indescriptible émotion de Manoel, lorsque Benito, halé jusqu’à la plate-forme, y fut déposé dans un état de complète inertie, et sans que la vie se trahit encore en lui par un seul mouvement extérieur.
N’était-ce pas un second cadavre que venaient de rendre là les eaux de l’Amazone ?
Le plongeur fut, aussi rapidement que possible, dépouillé de son vêtement de scaphandre.
Benito avait entièrement perdu connaissance sous la violence des décharges du gymnote.
Manoel, éperdu, l’appelant, lui insufflant sa propre respiration, chercha à retrouver les battements de son cœur.
« Il bat ! il bat ! s’écria-t-il. »
Oui ! le cœur de Benito battait encore, et, en quelques minutes, les soins de Manoel l’eurent rappelé à la vie.