Ce serait très probablement le désir de Joam Garral que le mariage se fit au village d’Iquitos, en grande cérémonie, avec le concours de tout le personnel de la fazenda ; mais, si telle était sa pensée, il allait subir une vigoureuse attaque à ce sujet.
« Manoel, avait dit la jeune fille à son fiancé, si j’étais consultée, ce ne serait pas ici, c’est au Para que nous nous marierions. Madame Valdez est souffrante, elle ne peut se transporter à Iquitos, et je ne voudrais pas devenir sa fille sans être connue d’elle et sans la connaître. Ma mère pense comme moi sur tout cela. Aussi voudrions-nous décider mon père à nous conduire à Bélem, près de celle dont la maison doit être bientôt la mienne ! Nous approuvez-vous ? »
À cette proposition, Manoel avait répondu en pressant la main de Minha. C’était, à lui aussi, son plus cher désir que sa mère assistât à la cérémonie de son mariage. Benito avait approuvé ce projet sans réserve, et il ne s’agissait plus que de décider Joam Garral.
Et si, ce jour-là, les deux jeunes gens étaient allés chasser dans la forêt, c’était afin de laisser Yaquita seule avec son mari.
Tous deux, dans l’après-midi, se trouvaient donc dans la grande salle de l’habitation.