« piranhas » ou poissons-diables rayés de bandes rouges et long de trente pouces ; tortues grandes ou petites qui se comptent par milliers et entrent pour une si grande part dans l’alimentation des indigènes, tous ces produits du fleuve devaient figurer tour à tour sur la table des maîtres et des serviteurs.
Donc, chaque jour, s’il se pouvait, chasse et pêche allaient être pratiquées d’une façon régulière.
Quand aux diverses boissons, il y avait une bonne provision de ce que le pays produisait de meilleur : « caysuma » ou « machachera » du Haut et du Bas-Amazone, liquide agréable, de saveur acidulée, que distille la racine bouillie de manioc doux ; « beiju » du Brésil, sorte d’eau-de-vie nationale, « chica » du Pérou, ce « mazato » de l’Ucayali, tirée des fruits bouillis, préssurés et fermentés du bananier ; « guarana », espèce de pâte faite avec la double amande du « paullinia-sorbilis », une vraie tablette de chocolat pour la couleur, que l’on réduit en fine poudre, et qui, additionnée d’eau, donne un breuvage excellent.
Et ce n’était pas tout. Il y a dans ces contrées une espèce de vin violet qui se tire du suc des palmiers « assais », et dont les Brésiliens apprécient fort le goût aromatique. Aussi s’en trouvait-il à bord