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LA JANGADA.


VIII

la jangada


Le demi-mille carré de forêt était abattu. Aux charpentiers revenait maintenant le soin de disposer sous forme de radeau les arbres plusieurs fois séculaires qui gisaient sur la grève.

Facile besogne, en vérité ! Sous la direction de Joam Garral, les Indiens attachés à la fazenda allaient déployer leur adresse, qui est incomparable. Qu’il s’agisse de bâtisse ou de construction maritime, ces indigènes sont, sans contredit, d’étonnants ouvriers. Ils n’ont qu’une hache et une scie, ils opèrent sur des bois tellement durs que le tranchant de leur outil s’y ébrèche, et pourtant, troncs qu’il faut équarrir, poutrelles à dégager de ces énormes stipes, planches et madriers à débiter sans l’aide d’une scierie mécanique, tout cela s’accomplit aisément