— Quelle est ton idée ? demanda Minha.
— Vous voyez bien cette liane ? »
Et Lina montrait une de ces lianes de l’espèce des « cipos », enroulée à un gigantesque mimosa-sensitive, dont les feuilles, légères comme des plumes, se referment au moindre bruit.
« Eh bien ? dit Benito.
— Je propose, répondit Lina, de nous mettre tous à suivre cette liane jusqu’à son extrémité !…
— C’est une idée, c’est un but, en effet ! s’écria Benito. Suivre cette liane, quels que soient les obstacles, fourrés, taillis, rochers, ruisseaux, torrents, ne se laisser arrêter par rien, passer quand même…
— Décidément, tu avais bien raison, frère ! dit en riant Minha. Lina est un peu folle !
— Allons, bon ! lui répondit son frère, tu dis que Lina est folle, pour ne pas dire que Benito est fou, puisqu’il l’approuve !
— Au fait, soyons fous, si cela vous amuse ! répondit Minha. Suivons la liane !
— Vous ne craignez pas… fit observer Manoel.
— Encore des objections ! s’écria Benito. Ah ! Manoel, tu ne parlerais pas ainsi et tu serais déjà en route, si Minha t’attendait au bout !
— Je me tais, répondit Manoel. Je ne dis plus rien, j’obéis ! Suivons la liane ! »