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VII

Dans lequel on verra Mrs Hudelson très chagrine de l’attitude du docteur, et où l’on entendra la bonne Mitz rabrouer son maître d’une belle manière.

À ces plaisanteries du Whaston Punch, que répondirent Mr Dean Forsyth et le docteur Hudelson ? Rien du tout, et cela pour l’excellente raison qu’ils ignorèrent l’article de l’irrespectueux journal. Ignorer les choses désagréables que l’on peut dire de nous, c’est encore le plus sûr moyen de n’en pas souffrir, eût dit M. de la Palisse avec une incontestable sagesse. Toutefois, ces moqueries plus ou moins spirituelles sont peu agréables pour ceux qu’elles visent, et si, dans l’espèce, les personnes visées n’en eurent point connaissance, il n’en fut pas de même de leurs parents et de leurs amis. Mitz particulièrement était furieuse. Accuser son maître d’avoir attiré ce bolide qui menaçait la sécurité publique !… À l’entendre, Mr Dean Forsyth devrait poursuivre l’auteur de l’article, et le juge John Proth saurait bien le condamner à de gros dommages et intérêts, sans parler de la prison qu’il méritait pour ses calomnieuses insinuations.

Quant à la petite Loo, elle prit la chose au sérieux, et, sans hésiter, donna raison au Whaston Punch.

« Oui, il a raison, disait-elle. Pourquoi Mr Forsyth et papa se sont-ils avisés de découvrir ce maudit caillou ? Sans eux, il serait passé inaperçu, comme tant d’autres qui ne nous ont point fait de mal. »

Ce mal ou plutôt ce malheur auquel pensait la fillette, c’était l’inévitable rivalité qui allait exister entre l’oncle de Francis et le père de Jenny, avec toutes ses conséquences, à la veille d’une union qui devait resserrer plus étroitement encore les liens unissant les deux familles.

Les craintes de miss Loo étaient fondées, et ce qui devait