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LA CHASSE AU MÉTÉORE

Cela n’était pas pour troubler Zéphyrin Xirdal, qui poursuivit imperturbablement son explication, en s’adressant successivement à une série de passants, lesquels en éprouvèrent une grande surprise. L’orateur ne s’en apercevait pas et persistait à discourir avec éloquence, tout en fendant les vagues humaines de l’océan parisien.

Et pendant ce temps, pendant que Xirdal, tout à fait emballé par sa nouvelle marotte, s’éloignait à grands pas vers le train qui l’emporterait loin de la ville, rue Cassette, dans une chambre du sixième étage, une caisse noirâtre, à l’aspect inoffensif, ronronnait toujours discrètement, un réflecteur métallique projetait toujours sa lueur bleuâtre, et le cylindre de poussières tourbillonnantes s’enfonçait toujours, si rigide et si fragile, dans l’inconnu de l’espace.

Abandonnée à elle-même, la machine, que Zéphyrin Xirdal avait négligé d’arrêter et dont il oubliait maintenant jusqu’à l’existence, continuait aveuglément son obscur et mystérieux travail.