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L’AVISO SANTA-FÉ.

« La chaîne du paratonnerre ! » s’écria Kongre.

En effet, le long de la tour se tendait une chaîne métallique, maintenue, de trois en trois pieds, par des crampons de fer. En s’élevant de l’un à l’autre à la force des poignets, il était certainement possible de gagner la galerie et peut-être de surprendre ceux qui occupaient la chambre de quart.

Kongre allait tenter ce dernier moyen de salut. Carcante et Vargas le précédèrent. Tous deux se hissèrent sur l’annexe, saisirent la chaîne et commencèrent à grimper l’un après l’autre, espérant ne pas être aperçus au milieu de l’obscurité.

Ils arrivèrent enfin au garde-fou, se cramponnèrent aux montants… Ils n’avaient plus qu’à l’escalader…

À cet instant, des coups de revolver retentirent.

John Davis et Vasquez étaient là, sur la défensive.

Les deux bandits, frappés à la tête, lâchèrent prise et vinrent s’écraser sur le toit de l’annexe.

Alors des sifflets se firent entendre au pied du phare. L’aviso arrivait dans la crique, et la sirène jetait ses sons aigus à travers l’espace…

Il n’était que temps de fuir. Dans quelques minutes, le Santa-Fé serait à son ancien mouillage.

Kongre et ses compagnons, comprenant qu’il n’y avait plus rien à tenter, se précipitèrent en bas du terre-plein, et se sauvèrent à l’intérieur de l’île.

Un quart d’heure plus tard, au moment où le commandant Lafayate envoyait son ancre par le fond, la chaloupe des gardiens reconquise accostait le navire de guerre en quelques coups d’aviron.

John Davis et Vasquez étaient à bord de l’aviso.