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LE PHARE DU BOUT DU MONDE.

vaux bien conduits, son inauguration venait d’être faite à cette date du 9 décembre 1859.

À cent cinquante mètres de la petite crique qui termine la baie, le sol présentait une tumescence d’une superficie de quatre à cinq cents mètres carrés, et d’une hauteur de trente à quarante mètres environ. Un mur de pierres sèches clôtura ce terre-plein, cette terrasse rocheuse qui devait servir de base à la tour du phare.

Cette tour se dressait en son milieu au-dessus de l’ensemble de l’annexe, logements et magasins.

L’annexe comprenait : 1o la chambre des gardiens, meublée de lits, d’armoires, de tables, de chaises, et que chauffait un poêle au charbon, dont le tuyau conduisait la fumée au-dessus du toit ; 2o la salle commune également munie d’un appareil de chauffage et qui servait de salle à manger, avec table au centre, lampes accrochées au plafond, placards qui contenaient divers instruments, tels que longue-vue, baromètre, thermomètre, et aussi les lampes destinées à remplacer celles de la lanterne en cas d’accident, enfin une horloge à poids disposée contre le mur latéral ; 3o les magasins où se conservaient les provisions pour une année, bien que le ravitaillement et la relève dussent s’effectuer tous les trois mois, conserves de sortes variées, viande salée, corn-beef, lard, légumes secs, biscuits de mer, thé, café, sucre, fûts de whisky et de brandevin, quelques médicaments d’un emploi usuel ; 4o la réserve d’huile nécessaire à la consommation des lampes du phare ; 5o le magasin, où était déposé le combustible en quantité suffisante pour les besoins du gardiennage pendant toute la durée des hivers antarctiques.

Tel était l’ensemble des constructions formant un bâtiment qui s’arrondissait sur le terre-plein.

La tour était d’une extrême solidité, bâtie avec les matériaux fournis par l’Île des États. Les pierres d’une grande dureté, maintenues par des entretoises de fer, appareillées avec grande