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VI

de gabès à tozeur.


Le 17 mars, dès cinq heures du matin, l’expédition quittait Gabès, alors que le soleil, se levant sur l’horizon de la Petite-Syrte, faisait étinceler les longues plaines sablonneuses de la région des chotts.

Le temps était beau, une légère brise du nord traversait l’espace en chassant quelques nuages qui se dissipaient avant d’atteindre l’horizon opposé.

Du reste, la période hivernale prenait déjà fin. C’est avec une remarquable régularité que les saisons se succèdent sous le climat de l’Afrique orientale. La période des pluies, l’« ech-chta », n’occupe guère que les mois de janvier et de février. L’été, avec ses températures excessives, va de mai à octobre sous la prédominance des vents qui varient du nord-est au nord-ouest. M. de Schaller et ses compagnons partaient donc à une époque favorable. La campagne de reconnaissance serait assurément terminée avant les terribles chaleurs qui rendent si pénible le cheminement à travers les outtâ sahariennes.

Il a été dit que Gabès ne possédait pas de port. L’ancienne crique de Tnoupe, presque ensablée, n’était abordable qu’aux navires d’un faible tirant d’eau. C’est le golfe, formant demi-cercle entre le groupe des Kerkenath et les îles des Lotophages, qui a reçu l’appellation de Petite-Syrte, et cette Petite-Syrte est aussi justement redoutée des navigateurs que la Grande, si féconde en sinistres maritimes.