Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
l’invasion de la mer

ne fût pas moins content de porter le chien que le chien d’être porté par lui !

« C’est demain que nous quitterons Gabès, continua le maréchal des logis-chef, demain que nous prendrons la route des chotts… J’espère que vous serez prêts tous les deux et que vous ne resterez pas en arrière des autres !… »

Nouveaux hennissements et nouveaux aboiements pour répondre à la recommandation.

« À propos, reprit Nicol, vous savez que ce grand diable de Hadjar a décampé sans tambour ni trompette… ce satané Targui que nous avions pris ensemble !… »

Si Va-d’l’avant et Coupe-à-cœur ne le savaient pas, ils l’apprirent alors !… Ah ! ce gueux de Targui s’était sauvé !…

« Eh bien, mes camarades, déclara le marchef, il est bien possible que nous le rencontrions là-bas, ce Hadjar, et il faudra le repincer au demi-cercle. »

Coupe-à-cœur était prêt à s’élancer au-dehors et Va-d’l’avant n’attendait que d’être enfourché par son maître pour le suivre.

« À demain… à demain !… » répéta le maréchal des logis-chef en se retirant.

Et assurément, au temps où les bêtes parlaient et disaient sans doute moins de bêtises que les hommes, Va-d’l’avant et Coupe-à-cœur auraient répondu :

« À demain… marchef… à demain ! »