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la mer saharienne.

du chott Melrir, était indiqué le canal qui les raccordait avec la Petite-Syrte.

Au nord, se développaient les plaines parcourues par différentes tribus ; au sud, l’immense région des dunes. À leur position exacte figuraient les principales villes et bourgades de la contrée : Gabès, sur le bord de son golfe, La Hammâ, au sud, Limagnes, Softim, Bou-Abdallah et Bechia, sur cette langue de terre qui se prolonge entre le Fedjedj et le Djerid ; Seddada, Kri, Tozeur, Nefta, dans l’entre-deux du Djerid et du Rharsa ; Chebika au nord et Bir Klebia à l’ouest de ce dernier ; enfin Zeribet-Aïn Naga, Tahir Rassou, Mraïer, Fagoussa, voisines du chemin de fer transsaharien projeté à l’ouest des chotts algériens.

L’auditoire pouvait donc embrasser sur la carte l’ensemble de ces dépressions, parmi lesquelles le Rharsa et le Melrir, presque entièrement inondables, devaient former la nouvelle mer africaine.

« Mais, reprit M. de Schaller, que la nature eût heureusement disposé les dépressions pour recevoir les eaux de la Petite-Syrte, cela ne pouvait être établi qu’après un travail sérieux de nivellement. Or, dès 1872, pendant une expédition à travers le désert saharien, M. le sénateur d’Oran, Pomel, et l’ingénieur des mines Rocard prétendirent que ce travail ne pourrait être exécuté, étant donnée la constitution des chotts. L’étude fut alors reprise dans des conditions plus sûres, en 1874, par le capitaine d’état-major Roudaire, auquel revient la première idée de cette extraordinaire création. »

Les applaudissements éclatèrent de toutes parts au nom de l’officier français, qui fut acclamé comme il l’avait été maintes fois déjà et comme il devra toujours l’être. À ce nom, d’ailleurs, il convenait d’associer les noms de M. de Freycinet, Président du Conseil des ministres à cette époque, et de M. Ferdinand de Lesseps, qui, plus tard, avaient préconisé cette gigantesque entreprise.

« Messieurs, reprit le conférencier, c’est à cette date éloignée