Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.

III

l’évasion.


Après le départ des deux officiers, du maréchal des logis-chef et des spahis, Horeb se glissa le long de la margelle du puits et vint en observer les approches.

Lorsque le bruit des pas se fut éteint, en haut comme en bas du sentier, le Targui fit signe à ses compagnons de le suivre.

Djemma, son fils et Ahmet le rejoignirent aussitôt en remontant une sinueuse ruelle, bordée de vieilles masures inhabitées, qui obliquait vers le bordj.

De ce côté, l’oasis était déserte et rien ne s’y répercutait du tumulte des quartiers plus populeux. Il faisait nuit noire sous l’épais dôme des nuages immobilisés en cette calme atmosphère. C’est à peine si les derniers souffles du large apportaient le murmure du ressac sur les plages du littoral.

Un quart d’heure suffit à Horeb pour gagner le nouveau lieu de rendez-vous, la salle basse d’une sorte de café ou de cabaret tenu par un mercanti levantin. Ce mercanti était dans l’affaire et on pouvait compter sur sa fidélité, assurée par le payement d’une forte somme, qui serait doublée après la réussite. Son intervention avait été utile en cette occurrence.

Parmi les Touareg réunis en ce cabaret, se trouvait Harrig. C’était un des plus fidèles et des plus audacieux partisans de Hadjar. Quelques jours avant, à propos d’une rixe dans les rues de Gabès, il s’était fait arrêter et enfermer à la prison du bordj. Pendant les heures passées dans la cour commune, il ne lui fut