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hadjar.

villes du pays des chotts et des sebkha où s’étaient établis des postes militaires. Ce fut un escadron de spahis, commandé par le capitaine Hardigan, que le Ministre de la Guerre désigna pour cette difficile campagne dont on attendait de si importants résultats.

Un détachement d’une soixantaine d’hommes fut amené au port de Sfax par le Chanzy. Quelques jours après le débarquement, avec ses vivres, ses tentes à dos de chameaux, svous la conduite de guides arabes, il quitta le littoral et prit la direction de l’ouest. Il devait trouver à se ravitailler dans les villes et bourgades de l’intérieur, Tozeur, Gafsa et autres, et les oasis ne manquent point dans la région du Djerid.

Le capitaine avait sous ses ordres un capitaine en second, deux lieutenants et plusieurs sous-officiers, parmi lesquels le maréchal des logis-chef Nicol.

Or, dès l’instant que le marchef faisait partie de l’expédition, c’est que son vieux frère Va-d’l’avant et le fidèle Coupe-à-cœur en étaient aussi.

L’expédition, réglant ses étapes avec une régularité qui devait assurer la réussite du voyage, traversa tout le Sahel tunisien. Après avoir dépassé Dar et Mehalla et El Quittar, elle vint prendre quarante-huit heures de repos à Gafsa, en pleine région de l’Henmara.

Gafsa est bâtie dans le coude principal que forme l’oued Bayoeh. Cette ville en occupe une terrasse encadrée de collines auxquelles succède un formidable étage de montagnes à quelques kilomètres de là. Entre les diverses cités de la Tunisie méridionale, elle possède le plus grand nombre d’habitants, groupés dans une agglomération de maisons et de cabanes. La Kasbah qui la domine, et où veillaient autrefois des soldats tunisiens, est présentement confiée à la garde de soldats français et indigènes. Gafsa se vante aussi d’être un centre lettré et diverses écoles y fonctionnent au profit des langues arabe et française. En même temps, l’industrie y est fort prospère, tissage des