Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
hadjar.

Après avoir organisé une caravane à Constantine, Carl Steinx quitta cette ville en se dirigeant vers le sud. Caravane peu nombreuse, en vérité, un personnel d’une dizaine d’hommes en tout, des Arabes recrutés dans la région. Chevaux et méharis leur servaient de montures et aussi de bêtes de trait pour les deux chariots qui composaient le matériel de l’expédition.

En premier lieu, Carl Steinx avait gagné Ouargla par Biskra, Touggourt, Negoussia, où il lui fut facile de se ravitailler. En ces villes résidaient d’ailleurs des autorités françaises qui s’empressèrent de venir en aide à cet explorateur.

À Ouargla, il se trouvait pour ainsi dire au cœur du Sahara, sur cette latitude du trente-deuxième parallèle.

Jusqu’alors l’expédition n’avait pas été très éprouvée : des fatigues, et de sérieuses, oui, mais de sérieux dangers, non. Il est vrai, l’influence française se faisait sentir en ces contrées déjà lointaines. Les Touareg, ouvertement du moins, s’y montraient soumis, et les caravanes pouvaient, sans trop de risques, se prêter à tous les besoins du commerce intérieur.

Pendant son séjour à Ouargla, Carl Steinx eut à modifier la composition de son personnel. Quelques-uns des Arabes qui l’accompagnaient se refusèrent à continuer le voyage au-delà. Il fallut régler leur compte, et cela ne se fit pas sans difficultés, réclamations insolentes, mauvaises chicanes. Mieux valait se débarrasser de ces gens-là qui montraient une évidente mauvaise volonté et qu’il eût été dangereux de conserver dans l’escorte.

D’autre part, le voyageur n’aurait pu se remettre en route sans avoir remplacé les manquants, et, dans ces conditions ; on le conçoit, il n’avait pas le choix. Il crut cependant s’être tiré d’embarras en acceptant les services de plusieurs Touareg, qui s’offrirent, moyennant fortes rémunérations, et s’engagèrent à le suivre jusqu’au terme de son expédition soit à la côte occidentale, soit à la côte orientale du continent africain.

Comment, tout en gardant certaines défiances contre les gens