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en fuite.

curité profonde, dans le dédale de l’oasis, les fugitifs auraient risqué d’errer autour de la bourgade sans s’en éloigner. Très heureusement, à se laisser guider par Coupe-à-cœur, ils atteignirent assez promptement la lisière septentrionale de l’Hinguiz et n’eurent qu’à en longer la rive.

Il était d’autant plus nécessaire de ne point s’en écarter, que, en dehors, le Melrir ne présentait qu’un sol dangereux, troué de fondrières desquelles il eût été impossible de se tirer. Les passes praticables qui circulaient entre elles n’étaient connues que des Touareg de Zenfig et des bourgades voisines, qui faisaient métier de guides, et, le plus souvent, n’offrant leurs services que pour piller les caravanes.

Les fugitifs marchaient d’un pas rapide, et n’avaient eu aucune mauvaise rencontre, lorsque, le jour se levant, ils firent halte dans un bois de palmiers. Étant donné la difficulté de s’aventurer en pleines ténèbres, ils ne devaient pas estimer à plus de sept ou huit kilomètres la distance parcourue pendant cette étape. Il en resterait donc une vingtaine pour atteindre la pointe extrême de l’Hinguiz, et, au-delà, à peu près autant à travers le chott, jusqu’à l’oasis de Goléah.

En cet endroit, fatigué de cette marche de nuit, le capitaine Hardigan jugea à propos de se reposer une heure. Ce bois était désert, et les bourgades les plus rapprochées occupaient la limite méridionale de cette future île centrale. Il serait donc facile de les éviter. Du reste, aussi loin que le regard pouvait s’étendre vers l’est, la troupe de Hadjar ne se laissait point apercevoir. Partie de Zenfig depuis une quinzaine d’heures, elle devait être loin déjà.

Mais, si la fatigue obligeait les fugitifs à prendre un peu de repos, ce repos ne suffirait pas à les remettre, s’ils ne se procuraient quelque nourriture. Les provisions ayant été épuisées pendant les dernières heures passées au bordj, ils ne pouvaient compter que sur les fruits à cueillir en traversant les oasis de