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en captivité.

annonçait un prochain départ du chef targui. À cheval, au milieu de la place, il passait en revue une centaine de Touareg, montés comme lui.

Une demi-heure après, Hadjar se mettait à la tête de cette troupe, et, au sortir de la bourgade, il se dirigeait vers l’est de l’Hinguiz.

Le capitaine redescendit aussitôt dans la cour et annonça ce départ à ses compagnons.

« C’est quelque expédition contre Goléah, où les travaux auront été repris, sans doute, dit l’ingénieur.

— Et qui sait si Hadjar ne va pas se rencontrer avec Villette et son détachement ?… observa le capitaine.

— Oui… tout est possible, mais ça n’est pas sûr, répondit le brigadier. Ce qui est certain toutefois, c’est que, puisque Hadjar et ses gueux ont quitté la bourgade, c’est le moment de fuir…

— Comment ?… » demanda un des spahis.

Oui… comment ?… comment profiter de l’occasion qui venait de se présenter ?… Les murs du bordj n’étaient-ils pas toujours infranchissables ? La porte, solidement fermée à l’extérieur, pouvait-elle être forcée ?… D’autre part, de qui attendre un secours ?…

Il vint pourtant, ce secours, et voici dans quelles conditions.

Pendant la nuit suivante, ainsi qu’il l’avait fait une première fois, le chien fit entendre de sourds aboiements, en même temps qu’il grattait le sol près de la porte.

Guidé par son instinct, Coupe-à-cœur avait découvert une brèche sous cette partie du sour, un trou à demi comblé de terre qui communiquait de l’extérieur à l’intérieur.

Et, tout à coup, le brigadier, qui ne s’y attendait guère, le vit apparaître dans la cour.

Oui ! Coupe-à-cœur était près de lui, sautant, aboyant, et il eut quelque peine à contenir le brave animal.

Aussitôt, le capitaine Hardigan, M. de Schaller, les autres de