Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
l’invasion de la mer

si Pointar et ses hommes ont campé par ici, que Coupe-à-cœur n’en ait pas retrouvé quelque trace ?… »

L’Arabe et lui, redescendant la berge de l’oued, revinrent sur leurs pas. Lorsque le lieutenant Villette fut mis au courant, il ne parut pas moins surpris que ne l’avait été Nicol.

« Mais enfin, demanda-t-il à Mézaki, tu es sûr de ne point avoir fait erreur ?…

— Non… puisque j’ai suivi, pour venir de ce que vous appelez le kilomètre 347, la même route que j’avais prise pour y aller…

— Et c’est bien ici l’oasis de Gizeb ?…

— Oui… Gizeb, affirma l’Arabe, et, en longeant l’oued qui descend vers le Melrir, je ne pouvais me tromper…

— Alors… où seraient Pointar et son équipe ?…

— Dans une autre partie des bois, car je ne comprendrais pas qu’ils fussent retournés à Zeribet…

— Dans une heure, conclut le lieutenant Villette, nous parcourrons l’oasis… »

Mézaki alla tirer de sa musette les vivres qu’il avait apportés, puis, s’étant assis à l’écart sur le bord de l’oued, il se mit à manger.

Le lieutenant et le maréchal des logis-chef, tous deux accotés au pied d’un dattier, prirent leur repas en commun, tandis que le chien guettait les morceaux que lui jetait son maître.

« C’est pourtant singulier, répétait Nicol, que nous n’ayons encore aperçu personne, ni relevé aucun vestige de campement…

— Et Coupe-à-cœur n’a rien senti ?… demanda l’officier.

— Rien…

— Dites-moi, Nicol, reprit le lieutenant en regardant du côté de l’Arabe, est-ce qu’il y aurait quelque raison de suspecter ce Mézaki ?…

— Ma foi… mon lieutenant, on ne sait d’où il vient ni qui il est que par lui… Au premier abord, je me suis défié de lui, et je n’ai pas caché ma pensée. Mais… jusqu’ici… je n’ai pas remarqué