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une excursion de douze heures.

leur serait abondamment fournie par l’oued qui la limitait sur l’un de ses côtés. De là, il se dirigeait vers le nord-est et contournait l’oasis en direction de Zeribet.

Après s’être occupés de leurs montures, les cavaliers s’occupèrent d’eux-mêmes et prirent leur part du seul repas qu’ils dussent faire à Gizeb.

Entre-temps, Mézaki, remontant la rive droite de l’oued, s’était éloigné de quelques centaines de pas en compagnie du maréchal des logis-chef, que devançait Coupe-à-cœur. À en croire l’Arabe, l’équipe de Pointar devait s’être établie dans le voisinage, en attendant son retour.

« Et c’est bien ici que tu as quitté tes camarades ?…

— Ici, répondit Mézaki. Nous étions à Gizeb depuis quelques jours et, à moins qu’ils n’aient été forcés de regagner Zeribet ?…

— Mille diables ! déclara Nicol, s’il fallait nous trimbaler jusque-là !…

— Non, je l’espère, répondit Mézaki, et le chef Pointar ne peut être loin…

— En tout cas, dit le marchef, revenons au campement… Le lieutenant serait inquiet si notre absence se prolongeait… et allons manger… Après, on parcourra l’oasis et, si l’équipe y est encore, on saura bien mettre la main dessus… »

Puis, s’adressant à son chien :

« Tu ne sens rien, Coupe-à-cœur ?… »

L’animal se redressa à la voix de son maître qui répétait :

« Cherche… cherche… »

Le chien se contenta de gambader, et rien n’indiquait qu’il fût tombé sur une piste quelconque. Puis, sa gueule s’ouvrit en un long bâillement sur la signification duquel le marchef ne pouvait se tromper.

« Oui… compris, dit-il, tu meurs de faim, et tu mangerais volontiers un morceau… et moi aussi… J’ai l’estomac dans les talons et je finirais par marcher dessus !… C’est égal, je m’étonne,