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serait pas par lui que l’on pourrait apprendre si le fugitif avait été revu dans la région. Mais ce qu’il devait être en mesure de dire, c’était ce qui concernait les ouvriers de Pointar, et, à la question que l’ingénieur lui posa à ce sujet, Mézaki répondit :

« Je le répète, ils se sont enfuis dans le nord, du côté de Zeribet…

— Et Pointar, est-il avec eux ?… demanda M. de Schaller.

— Il ne les a point quittés, répondit l’indigène, et les contremaîtres y sont aussi.

— Où, en ce moment ?

— À l’oasis de Gizeb…

— Éloignée ?…

— D’une vingtaine de kilomètres du Melrir…

— Et tu pourrais aller les prévenir que nous sommes arrivés au chantier de Goléah avec quelques spahis ?… demanda le capitaine Hardigan.

— Je le peux, si vous le voulez, répondit Mézaki, mais, si je vais seul, peut-être le chef Pointar hésitera-t-il…

— Nous allons délibérer », conclut le capitaine, après avoir fait donner quelque nourriture à l’indigène, qui paraissait avoir grand besoin de manger et de se reposer.

L’ingénieur et les deux officiers conférèrent à l’écart.

Il ne leur parut point qu’il y eût à suspecter la véracité de cet Arabe qui connaissait évidemment Pointar et avait aussi reconnu M. de Schaller. Nul doute qu’il ne fût un des ouvriers embauchés sur la section.

Or, dans les circonstances actuelles, ce qu’il y avait de plus urgent, c’était, on l’a dit, de retrouver Pointar et de réunir les deux expéditions. En outre, le commandant militaire de Biskra, prévenu, serait prié d’envoyer du renfort et on pourrait peut-être remettre les équipes au travail.

« Je le répète, disait l’ingénieur, après l’inondation des chotts, il n’y aura plus rien à craindre. Mais, avant tout, il faut rétablir la tran-