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L’ARCHIPEL EN FEU.

qu’il méditait contre Hydra. Aussi n’en fut-il plus question.

De là, un changement dans les projets formés par Henry d’Albaret avant cette date du 20 octobre. Il n’était plus nécessaire qu’il allât rejoindre les volontaires accourus à l’aide des Hydriotes. Il résolut donc d’attendre à Corfou les événements qui allaient être la conséquence naturelle de cette bataille de Navarin.

Quoi qu’il en fût, le sort de la Grèce ne pouvait plus être douteux. L’Europe ne la laisserait pas écraser. Avant peu, dans toute la péninsule hellénique, le croissant aurait cédé la place au drapeau de l’indépendance. Ibrahim, déjà réduit à occuper le centre et les villes littorales du Péloponnèse, serait enfin contraint à les évacuer.

Dans ces conditions, sur quel point de la péninsule se fût dirigé Henry d’Albaret ? Sans doute, le colonel Fabvier se préparait à quitter Mitylène pour aller faire campagne contre les Turcs dans l’île de Scio ; mais ses préparatifs n’étaient pas achevés, et ils ne le seraient pas avant quelque temps. Il n’y avait donc pas lieu de songer à un départ immédiat.

C’est ainsi que le jeune officier jugea la situation. C’est ainsi qu’Hadjine la jugea avec lui. Donc plus aucun motif pour remettre le mariage. Elizundo, d’ailleurs, ne fit aucune objection à ce qu’il s’accom-