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L’ARCHIPEL EN FEU.

courant des relations du banquier. Pouvait-il donc y avoir un lien quelconque entre son père et cette Andronika qu’elle admirait ?

D’ailleurs, en ce qui concernait la guerre de l’Indépendance, Elizundo était d’une absolue réserve. À quel parti allaient ses vœux, aux oppresseurs ou aux opprimés ? il eût été difficile de le dire, — si tant est qu’il fût homme à faire des vœux pour quelqu’un ou pour quelque chose. Ce qui était certain, c’est que son courrier lui apportait au moins autant de lettres expédiées de la Turquie que de la Grèce.

Mais, il importe de le répéter, bien que le jeune officier se fût dévoué à la cause des Hellènes, Elizundo ne lui en avait pas moins fait bon accueil dans sa maison.

Cependant, Henry d’Albaret ne pouvait y prolonger son séjour. Remis maintenant de ses fatigues, il était décidé à faire jusqu’au bout ce qu’il considérait comme un devoir. Il en parlait souvent à la jeune fille.

« C’est votre devoir, en effet ! lui répondait Hadjine. Quelque douleur que puisse me causer votre départ, Henry, je comprends que vous devez rejoindre vos compagnons d’armes ! Oui ! tant que la Grèce n’aura pas retrouvé son indépendance, il faut lutter pour elle !

— Je partirai, Hadjine, je vais partir ! dit un jour