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L’ARCHIPEL EN FEU.

frappé. Son souvenir le suivit sur les champs de bataille de la Morée et de l’Attique.

Après la reddition de l’Acropole, Henry d’Albaret n’eut rien de mieux à faire que de revenir à Corfou. Il était mal remis de sa blessure. Les fatigues excessives du siège avaient altéré sa santé. Là, tout en vivant en dehors de la maison du banquier, il y trouva chaque jour une hospitalité de quelques heures, qu’aucun étranger n’avait pu jusqu’alors obtenir.

Il y avait trois mois environ que Henry d’Albaret vivait ainsi. Peu à peu, ses visites à Elizundo, qui ne furent d’abord que des visites d’affaires, devinrent plus intéressées en devenant quotidiennes. Hadjine plaisait beaucoup au jeune officier. Comment ne s’en serait-elle pas aperçue, en le trouvant si assidu près d’elle, tout entier au charme de l’entendre et de la voir ! De son côté, ces soins que nécessitait l’état de sa santé fort compromise, elle n’avait point hésité à les lui rendre. Henry d’Albaret ne put se trouver que très bien d’un pareil régime.

D’ailleurs, Xaris ne cachait point la sympathie que lui inspirait le caractère si franc, si aimable, d’Henry d’Albaret, auquel il s’attachait, lui, de plus en plus.

« Tu as raison, Hadjine, répétait-il souvent à la jeune fille. La Grèce est ta patrie comme elle est la