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TRISTE MAISON D’UN RICHE.

aux pieds les chevaux de Kioutagi, — bataille terrible dans laquelle les Philhellènes firent d’irréparables pertes.

Cependant, Henry d’Albaret ne voulut point abandonner son chef, et, peu de temps après, il le rejoignit à Méthènes.

À ce moment, l’Acropole d’Athènes était défendue par le commandant Gouras, ayant quinze cents hommes sous ses ordres. Là, dans cette citadelle, s’étaient réfugiés cinq cents femmes et enfants, qui n’avaient pu fuir au moment où les Turcs s’emparaient de la ville. Gouras avait des vivres pour un an, un matériel de quatorze canons et de trois obusiers, mais les munitions allaient lui manquer.

Fabvier résolut alors de ravitailler l’Acropole. Il demanda des hommes de bonne volonté pour le seconder dans cet audacieux projet. Cinq cent trente répondirent à son appel ; parmi eux, quarante Philhellènes ; parmi ces quarante et à leur tête, Henry d’Albaret. Chacun de ces hardis partisans se munit d’un sac de poudre, et, sous les ordres de Fabvier, ils s’embarquèrent à Méthènes.

Le 13 décembre, ce petit corps débarque presque au pied de l’Acropole. Un rayon de lune le signale. La fusillade des Turcs l’accueille. Fabvier crie : « En avant ! » Chaque homme, sans abandonner son sac de