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l’archipel en feu.

En 1821, les Souliotes et le Magne se soulevèrent. À Patras, l’évêque Germanos, la croix en main, pousse le premier cri. La Morée, la Moldavie, l’Archipel, se rangent sous l’étendard de l’indépendance. Les Hellènes, victorieux sur mer, parviennent à s’emparer de Tripolitza. À ces premiers succès des Grecs, les Turcs répondent par le massacre de leurs compatriotes qui se trouvaient à Constantinople.

En 1822, Ali de Tébelen, assiégé dans sa forteresse de Janina, est lâchement assassiné au milieu d’une conférence que lui avait proposée le général turc Kourschid. Peu de temps après, Maurocordato et les Philhellènes sont écrasés à la bataille d’Arta ; mais ils reprennent l’avantage au premier siège de Missolonghi, que l’armée d’Omer-Vrione est obligée de lever, non sans des pertes considérables.

En 1823, les puissances étrangères commencent à intervenir plus efficacement. Elles proposent au sultan une médiation. Le sultan refuse, et, pour appuyer son refus, débarque dix mille soldats asiatiques dans l’Eubée. Puis, il donne le commandement en chef de l’armée turque à son vassal Méhémet-Ali, pacha d’Égypte. Ce fut dans les luttes de cette année-là que succomba Marco Botsaris, ce patriote dont on a pu dire : Il vécut comme Aristide et mourut comme Léonidas.