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dénouement.

« Hardi ! garçons, hardi ! cria Henry d’Albaret. Nous sauverons notre Syphanta ! »

Et le combat continua de part et d’autre ; mais l’indomptable Sacratif n’était plus là pour entraîner ses pirates, et ils n’osèrent risquer les chances d’un nouvel abordage.

Il ne resta bientôt que cinq bâtiments de toute cette flottille. Les canons de la Syphanta pouvaient les couler à distance. Aussi, la brise étant assez forte, ils firent servir et prirent la fuite.

« Vive la Grèce ! cria Henry d’Albaret, pendant que les couleurs de la Syphanta étaient hissées en tête du grand mât.

— Vive la France ! » répondit tout l’équipage, en associant ces deux noms, qui avaient été si étroitement unis pendant la guerre de l’Indépendance.

Il était alors cinq heures du soir. Malgré tant de fatigues, pas un homme ne voulut se reposer avant que la corvette n’eût été mise en état de naviguer. On envergua des voiles de rechange, on jumela les bas-mâts, on établit un mât de fortune pour remplacer l’artimon, on passa de nouvelles drisses, on capela de nouveaux haubans, on répara le gouvernail, et, le soir même, la Syphanta reprenait sa route vers le nord-ouest.

Le corps d’Andronika Starkos, déposé sous la