Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

299
dénouement.

Sacratif se retourna vers lui.

« Va, Skopélo ! » dit-il.

Skopélo, suivi de quelques-uns de ses compagnons, descendit l’escalier qui conduisait à la batterie, et se dirigea du côté de la soute aux poudres, située à l’arrière de la Syphanta.

En même temps, Sacratif ordonnait aux pirates de repasser à bord des bricks, encore attachés aux flancs de la corvette.

Henry d’Albaret avait compris. Ce n’était plus par sa mort seulement que Sacratif allait satisfaire sa vengeance. Des centaines de malheureux étaient condamnés à périr avec lui pour assouvir plus complètement la haine de ce monstre !

Déjà les deux bricks venaient de larguer leurs grappins d’abordage, et ils commencèrent à s’éloigner en éventant quelques voiles qu’aidaient leurs avirons de galère. De tous les pirates, il ne restait plus qu’une vingtaine à bord de la corvette. Leurs embarcations attendaient le long de la Syphanta que Sacratif leur ordonnât d’y descendre avec lui.

En ce moment, Skopélo et ses hommes reparurent sur le pont.

« Embarque ! dit Skopélo.

— Embarque ! s’écria Sacratif d’une voix terrible. Dans quelques minutes, il ne restera plus rien de ce