qui se dirigeait vers l’avant de la corvette, s’arrêta à quelques pas d’Hadjine et d’Henry d’Albaret. Il les regarda tous deux avec une ironie cruelle.
« Voilà Hadjine Elizundo entre les mains de Nicolas Starkos ! dit-il en se croisant les bras. J’ai donc en mon pouvoir l’héritière du riche banquier de Corfou !
— L’héritière du banquier de Corfou, mais non l’héritage ! » répondit froidement Hadjine.
Cette distinction, Sacratif ne pouvait la comprendre. Aussi reprit-il en disant :
« J’aime à croire que la fiancée de Nicolas Starkos ne lui refusera pas sa main en le retrouvant sous le nom de Sacratif !
— Moi ! s’écria Hadjine.
— Vous ! répondit Sacratif avec plus d’ironie encore. Que vous soyez reconnaissante envers le généreux commandant de la Syphanta de ce qu’il a fait en vous rachetant, c’est bien. Mais ce qu’il a fait, j’ai tenté de le faire ! C’était pour vous, non pour ces prisonniers, dont je me soucie peu, oui ! pour vous seule, que je sacrifiais toute ma fortune ! Un instant de plus, belle Hadjine, et je devenais votre maître… ou plutôt votre esclave ! »
En parlant ainsi, Sacratif fit un pas en avant. La jeune fille se pressa plus étroitement contre Henry d’Albaret.