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l’archipel en feu.

d’Elizundo, qui ne faisait qu’imiter les Bobolina, les Modena, les Zacharias et autres vaillantes patriotes, dont les navires, armés à leurs frais au début de la guerre de l’Indépendance, firent tant de mal aux escadres de la marine ottomane.

Mais, en agissant ainsi, Hadjine avait eu la pensée d’offrir le commandement de la Syphanta au capitaine Henry d’Albaret. Un homme à elle, un neveu de Xaris, marin d’origine grecque comme son oncle, avait secrètement suivi le jeune officier, aussi bien à Corfou, quand il fit tant d’inutiles recherches pour retrouver la jeune fille, qu’à Scio, lorsqu’il alla y rejoindre le colonel Fabvier.

Par ses ordres, cet homme s’embarqua comme matelot sur la corvette, au moment où elle reformait son équipage, après le combat de Lemnos. Ce fut lui qui fit parvenir à Henry d’Albaret les deux lettres écrites de la main de Xaris : la première, à Scio, où on lui marquait qu’il y avait une place à prendre dans l’état-major de la Syphanta ; la seconde, qu’il déposa sur la table du carré, alors qu’il était de faction, et par laquelle rendez-vous était donné à la corvette pour les premiers jours de septembre sur les parages de Scarpanto.

C’était là, en effet, qu’Hadjine Elizundo comptait se trouver à cette époque, après avoir terminé sa