Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

224
l’archipel en feu.

dant que les brumes se fussent dégagées de la surface de la mer.

Vers sept heures, le brouillard se dissipa, et toutes les lunettes se dirigèrent vers l’est.

Le brick était toujours le long de terre, à la hauteur du cap Alikaporitha, à six milles environ en avant de la corvette. Il avait donc sensiblement gagné sur elle pendant la nuit, et cela, sans qu’il eût rien ajouté à sa voilure de la veille, misaine, grand et petit hunier, petit perroquet, ayant laissé sa grand’voile et sa brigantine sur leurs cargues.

« Ce n’est point l’allure d’un bâtiment qui chercherait à fuir, fit observer le second.

— Peu importe ! répondit le commandant. Tâchons de le voir de plus près ! Capitaine Todros, faites porter sur ce brick. »

Les voiles hautes furent aussitôt larguées au sifflet du maître d’équipage, et la vitesse de la corvette s’accrut notablement.

Mais, sans doute, le brick tenait à garder sa distance, car il largua sa brigantine et son grand perroquet — rien de plus. S’il ne voulait pas se laisser approcher par la Syphanta, très probablement aussi, il ne voulait pas la laisser en arrière.

Toutefois, il se tint sous la côte, en la serrant d’aussi près que possible.