encore une vingtaine de navires pirates qui s’aventuraient jusque dans le groupe des Cyclades.
Cette expédition lui prit la plus grande partie de juin. Puis, elle descendit vers le sud-est. Dans les derniers jours du mois, elle se trouvait à la hauteur d’Andros, la première des Cyclades, située à l’extrémité de l’Eubée — île patriote, dont les habitants se soulevèrent, en même temps que ceux de Psara, contre la domination ottomane.
De là, le commandant d’Albaret, jugeant à propos de modifier sa direction, afin de se rapprocher des côtes du Péloponnèse, porta franchement dans le sud-ouest. Le 2 juillet, il avait connaissance de l’île de Zéa, l’ancienne Céos ou Cos, dominée par la haute cime du mont Élie.
La Syphanta relâcha, pendant quelques jours, dans le port de Zéa, un des meilleurs de ces parages. Là, Henry d’Albaret et ses officiers retrouvèrent plusieurs de ces courageux Zéotes, qui avaient été leurs compagnons d’armes, pendant les premières années de la guerre. Aussi l’accueil fait à la corvette fut-il des plus sympathiques. Mais, comme aucun pirate ne pouvait avoir eu la pensée de se réfugier dans les criques de l’île, la Syphanta ne tarda pas à reprendre le cours de sa croisière, en doublant, dès le 5 juillet, le cap Colonne, à la pointe sud-est de l’Attique.