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l’archipel en feu.

ce moment, quelque effort qu’il fit pour rencontrer Andronika, ce fut inutile. Sans doute, elle avait abandonné Scio pour retourner sur la terre de Grèce. Henry d’Albaret dut renoncer à tout espoir de la retrouver.

D’ailleurs, la campagne du colonel Fabvier devait bientôt prendre fin, sans avoir amené aucun résultat.

En effet, la désertion n’avait pas tardé à se mettre dans le corps expéditionnaire. Les soldats, malgré les supplications de leurs officiers, désertaient et s’embarquaient pour quitter l’île. Les artilleurs, sur lesquels Fabvier croyait pouvoir plus spécialement compter, abandonnaient leurs pièces. Il n’y avait plus rien à faire en face d’un tel découragement, qui atteignait jusqu’aux meilleurs !

Il fallut donc lever le siège et revenir à Syra, où s’était organisée cette malheureuse expédition. Là, pour prix de son héroïque résistance, le colonel Fabvier ne devait recueillir que des reproches, que des témoignages de la plus noire ingratitude.

Quant à Henry d’Albaret, il avait formé le dessein de quitter Scio en même temps que son chef. Mais vers quel point de l’Archipel porterait-il ses recherches ? Il ne le savait pas encore, lorsqu’un fait inattendu vint faire cesser ses hésitations.

La veille du jour où il allait s’embarquer pour la Grèce, une lettre lui arriva par la poste de l’île.