Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

167
l’archipel en feu.

de votre pays ! Soyez fière de ses enfants qui l’ont défendu avec vous ! Avant peu, il n’y aura plus un seul soldat turc sur le sol de la Grèce !

— Je le sais, Henry d’Albaret, et que Dieu me conserve la vie jusqu’à ce jour ! »

Et alors Andronika fut amenée à dire ce qu’avait été son existence depuis que tous les deux s’étaient séparés après la bataille de Chaidari. Elle raconta son voyage au Magne, son pays natal, qu’elle avait voulu revoir une dernière fois, puis sa réapparition à l’armée du Péloponnèse, enfin son arrivée à Scio.

De son côté, Henry d’Albaret lui apprit dans quelles conditions il était revenu à Corfou, quels avaient été ses rapports avec le banquier Elizundo, son mariage décidé et rompu, la disparition d’Hadjine qu’il ne désespérait pas de retrouver un jour.

« Oui, Henry d’Albaret, répondit Andronika, si vous ignorez encore quel mystère pèse sur la vie de cette jeune fille, cependant, elle ne peut être que digne de vous ! Oui ! Vous la reverrez, et vous serez heureux comme tous deux vous méritez de l’être !

— Mais dites-moi, Andronika, demanda Henry d’Albaret, est-ce que vous ne connaissiez pas le banquier Elizundo ?

— Non, répondit Andronika. Comment le con-