— Soit, Hadjine Elizundo, je n’ai plus rien à vous apprendre ! Mais, si vous étiez soucieuse de l’honneur de votre père pendant sa vie, vous devez l’être tout autant après sa mort, et, pour peu que vous persistiez à ne pas tenir vos engagements envers moi…
— Vous direz tout, Nicolas Starkos ! s’écria la jeune fille avec une telle expression de dégoût et de mépris qu’une sorte de rougeur monta au front de l’impudent personnage.
— Oui… tout ! répliqua-t-il.
— Vous ne le ferez pas, Nicolas Starkos !
— Et pourquoi ?
— Ce serait vous accuser vous-même !
— M’accuser, Hadjine Elizundo ! Pensez-vous donc que ces affaires aient été jamais faites sous mon nom ? Vous imaginez-vous que ce soit Nicolas Starkos qui coure l’Archipel et trafique des prisonniers de guerre ? Non ! En parlant, je ne me compromettrai pas, et, si vous m’y forcez, je parlerai ! »
La jeune fille regarda le capitaine en face. Ses yeux, qui avaient toute l’audace de l’honnêteté, ne se baissèrent pas devant les siens, si effrayants qu’ils fussent.
« Nicolas Starkos, reprit-elle, je pourrais vous désarmer d’un mot, car ce n’est ni par sympathie ni par amour pour moi que vous avez exigé ce mariage ! C’était simplement pour devenir possesseur de la fortune de