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l’archipel en feu.

vue avec plaisir ni par Xaris, ni par la jeune fille. Bien au contraire. Aussi, ce fut un soulagement pour tous les deux, lorsque Nicolas Starkos, après un entretien dont rien n’avait transpiré, eut quitté la maison et repris le chemin du port.

Pendant une heure, Elizundo resta enfermé dans son cabinet. On ne l’y entendait même pas bouger. Mais ses ordres étaient formels : ni sa fille, ni Xaris ne devaient entrer, sans avoir été demandés expressément. Or, comme la visite avait duré longtemps, cette fois, leur anxiété s’était accrue en raison du temps écoulé.

Tout à coup, la sonnette d’Elizundo se fit entendre — un coup timide, venant d’une main peu assurée.

Xaris répondit à cet appel, ouvrit la porte qui n’était plus refermée en dedans, et se trouva en présence du banquier.

Elizundo était toujours dans son fauteuil, à demi affaissé, l’air d’un homme qui vient de soutenir une violente lutte contre lui-même. Il releva la tête, regarda Xaris, comme s’il eût eu quelque peine à le reconnaître, et, passant la main sur son front :

« Hadjine ? » dit-il d’une voix étouffée.

Xaris fit un signe affirmatif et sortit. Un instant après, la jeune fille se trouvait devant son père. Aussitôt,