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l’inattendu.

Hadjine Elizundo n’avait point encore parlé de cet homme à Henry d’Albaret. Le lien qui l’unissait à la maison de banque ne pouvait être qu’un lien d’affaires. Or, des affaires d’Elizundo, dont elle ignorait d’ailleurs la nature, il n’avait jamais été question dans leurs entretiens. Le jeune officier ne savait donc rien des rapports qui existaient, non seulement entre le banquier et Nicolas Starkos, mais aussi entre ce capitaine et la vaillante femme dont il avait sauvé la vie au combat de Chaidari, qu’il ne connaissait que sous le seul nom d’Andronika.

Mais, ainsi qu’Hadjine, Xaris avait eu plusieurs fois l’occasion de voir et de recevoir Nicolas Starkos au comptoir de la Strada Reale. Lui aussi, il éprouvait à son égard les mêmes sentiments de répulsion que la jeune fille. Seulement, étant donné sa nature vigoureuse et décidée, ces sentiments se traduisaient chez lui d’une autre façon. Si Hadjine Elizundo fuyait toutes les occasions de se trouver en présence de cet homme, Xaris les eût plutôt recherchées, à la condition « de pouvoir lui casser les reins, » comme il le disait volontiers.

« Je n’en ai pas le droit, évidemment, pensait-il, mais cela viendra peut-être ! »

De tout cela, il résulte donc que la nouvelle visite du capitaine de la Karysta au banquier Elizundo ne fut