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LE RETOUR.

c’est très mal ! À votre place, j’essaierais encore de faire du diamant ! C’est bien plus élégant que d’en chercher sous terre !

— Est-ce un ordre que vous me donnez ? demanda Cyprien d’une voix qui tremblait un peu.

— Oh ! non, répondit miss Watkins en souriant, tout au plus une prière !… Ah ! monsieur Méré, reprit-elle, comme pour corriger le ton léger de ses paroles, si vous saviez comme j’ai été malheureuse de vous savoir exposé à toutes les fatigues, à tous les périls que vous venez de courir ! Je n’en connaissais pas le détail, mais je crois bien que j’en devinais l’ensemble ! Un homme tel que vous, me disais-je, si savant, si fortement préparé à accomplir de beaux travaux, à faire de grandes découvertes, est-ce lui qui devrait être exposé à périr misérablement dans le désert, d’une morsure de serpent ou d’un coup de griffe de tigre, sans aucun profit pour la science et pour l’humanité ?… Mais, c’est un crime de l’avoir laissé partir !… Et comme j’avais raison !… car enfin, n’est-ce pas presque un miracle que vous nous soyez revenu ? et sans votre ami, monsieur Pharamond Barthès, que le ciel bénisse… »

Elle n’acheva pas, mais deux grosses larmes, qui lui vinrent aux yeux, complétèrent sa pensée.

Cyprien, lui aussi, était profondément ému.

« Voilà deux larmes qui sont plus précieuses pour moi que tous les diamants du monde, et qui me feraient oublier bien d’autres fatigues ! » dit-il simplement.

Il y eut un silence que la jeune fille rompit, avec son tact ordinaire, en remettant la causerie sur ses essais chimiques.

Il était minuit passé, lorsque Cyprien se décida à rentrer chez lui, où l’attendait un paquet de lettres de France, soigneusement rangées par miss Watkins sur sa table de travail.

Ces lettres, ainsi qu’il arrive après une longue absence, il osait à peine les ouvrir. Si elles allaient lui apporter la nouvelle de quelque malheur !… Son père, sa mère, sa petite sœur Jeanne !… Tant de choses avaient pu se produire dans ces trois mois !…

Le jeune ingénieur, après avoir constaté par une lecture rapide que ces lettres ne lui faisaient parvenir que des motifs de satisfaction et de joie, eut un profond soupir de soulagement. Tous les siens étaient bien portants. Du ministère, on lui adressait les éloges les plus chaleureux au sujet de sa belle théorie des formations adamantines. Il pouvait prolonger d’un semestre son séjour