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PRÉPARATIFS DE DÉPART.

— Matakit est honnête, j’en répondrais ! s’écria Miss Watkins prête à défendre le serviteur de Cyprien.

— Eh ! qu’en sais-tu ? répliqua John Watkins. Oui !… il est capable d’avoir mis la main sur l’Étoile du Sud !

— Il ne peut être loin ! reprit l’officier de police. Dans un instant, nous l’aurons fouillé ! Si le diamant est en sa possession, il recevra autant de coups de fouet qu’il pesait de carats, et, s’il n’en meurt pas, sera pendu après le quatre cent trente-deuxième ! »

Miss Watkins frémissait de crainte. Tous ces gens, à demi sauvages, venaient d’applaudir à l’abominable sentence de l’officier de police. Mais comment retenir ces natures brutales, sans remords et sans pitié ?

Un instant après, Mr. Watkins et ses hôtes étaient devant la case de Matakit, dont la porte fut enfoncée.

Matakit n’était plus là ; et on l’attendit vainement pendant le reste de la nuit.

Le lendemain matin, il n’était pas de retour, et il fallut bien reconnaître qu’il avait quitté le Vandergaart-Kopje.


X I I


PRÉPARATIFS DE DÉPART.

Le lendemain matin, lorsque Cyprien Méré apprit ce qui s’était passé la veille pendant le repas, son premier mouvement fut de protester contre la grave accusation dont son serviteur était l’objet. Il ne pouvait admettre que Matakit fût l’auteur d’un pareil vol, et il se rencontrait avec Alice dans le même doute à cet égard. En vérité, il eût plutôt soupçonné Annibal Pantalacci, herr Friedel, Nathan ou tout autre, qui lui paraissaient sujets à caution !

Il était peu probable, cependant, qu’un Européen se fût rendu coupable de ce crime. Pour tous ceux qui ignoraient son origine, l’Étoile du Sud était un diamant éternel, et par conséquent d’une valeur telle qu’il devenait bien difficile de s’en défaire.