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l’école des robinsons


XI

dans lequel la question du logement est résolue autant qu’elle peut l’être.


La journée était déjà assez avancée. Aussi Godfrey résolut-il de remettre au lendemain le soin de procéder à une installation nouvelle. Mais, aux questions pressantes que lui posa le professeur sur les résultats de son exploration, il finit par répondre que c’était une île, — l’île Phina, — sur laquelle ils avaient été jetés tous les deux, et qu’il faudrait aviser aux moyens d’y vivre, avant de songer aux moyens de la quitter.

« Une île ! s’écria Tartelett.

— Oui !… c’est une île !

— Que la mer entoure ?…

— Naturellement.

— Mais quelle est-elle ?

— Je vous l’ai dit, l’île Phina, et vous comprendrez pourquoi j’ai voulu lui donner ce nom !

— Non !… Je ne le comprends pas, répondit Tartelett, en faisant la grimace, et je ne vois pas la ressemblance ! Miss Phina est entourée de terre, elle ! »

Sur cette réflexion mélancolique, on se disposa à passer la nuit le moins mal possible. Godfrey retourna au récif faire une nouvelle provision d’œufs et de mollusques, dont il fallut bien se contenter ; puis, la fatigue aidant, il ne tarda pas à s’endormir au pied d’un arbre, pendant que Tartelett, dont la philosophie ne pouvait accepter un tel état de choses, se livrait aux plus amères réflexions.

Le lendemain, 28 juin, tous deux étaient sur pied, avant que le coq n’eût interrompu leur sommeil.

Et d’abord un déjeuner sommaire, — le même que la veille. Seulement,