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dix heures en chasse.

gendarme ! Pris sans permis, un procès-verbal avait été dressé contre moi, sous le nom d’un autre !

J’avais trompé l’autorité !!! Que peut-il arriver de plus à un apprenti chasseur, pour son début dans la carrière des Anderson et des Pertuiset ? Il va sans dire que mon ami le pianiste dut être fort désagréablement surpris,

quand il reçut une assignation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Doullens. J’ai su, depuis, qu’il ne lui avait pas été possible de prouver un alibi. En conséquence, il avait été condamné à seize francs d’amende, plus les frais se montant à pareille somme.

Je me hâte d’ajouter que, quelque temps après, il reçut par la poste, sous la rubrique « Restitution », un mandat de trente-deux francs, qui l’indemnisait de ses débours. Il n’a jamais su de qui cela venait, mais la tache correctionnelle ne l’a pas moins marqué au front, et il a un casier judiciaire !


XII


Je n’aime pas les chasseurs, ainsi que je l’ai dit au début, surtout parce qu’ils racontent leurs aventures de chasse. Or, je viens de raconter les miennes. Veuillez me le pardonner. Cela ne m’arrivera plus.

Cette expédition aura été à la fois la première et la dernière de l’auteur, mais il en a conservé un souvenir qui ressemble à de la rancune. Aussi, toutes les fois qu’il rencontre un chasseur, suivant son chien, le fusil sous le bras, jamais il ne manque de lui souhaiter bonne chasse : on dit que « ça porte malechance ! »


fin de dix heures en chasse.