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Voici ce qui avait été convenu et immédiatement exécuté, après l’aventure de la veille.

En quittant la colline de l’Abbé pour rentrer à l’auberge, miss Campbell avait dit d’une voix brève :

« Mes oncles, puisque monsieur Aristobulus Ursiclos prétend rester quand même à Iona, nous laisserons Iona à monsieur Aristobulus Ursiclos. Une première fois à Oban, une seconde fois ici, c’est par sa faute que notre observation n’a pu se faire. Nous ne demeurerons pas un jour de plus où cet importun a le privilège d’exercer ses maladresses ! »

À cette proposition aussi nettement formulée, les frères Melvill n’avaient rien trouvé à redire. Eux aussi, d’ailleurs, partageaient le mécontentement général et maudissaient Aristobulus Ursiclos. Décidément, la situation de leur prétendant était à jamais compromise. Rien ne lui ramènerait miss Campbell. Il fallait, d’ores et déjà, renoncer à l’accomplissement d’un projet devenu irréalisable.

« Après tout, ainsi que le fit observer le frère Sam au frère Sib qu’il avait pris à part, les promesses imprudemment faites ne sont point des menottes de fer ! »

Ce qui signifie, en d’autres termes, qu’on ne peut jamais être lié par un serment téméraire, et le frère Sib, d’un geste très net, avait donné son approbation complète à ce dicton écossais.

Au moment où s’échangeaient les adieux du soir dans la salle basse des Armes de Duncan :

« Nous partirons demain, dit miss Campbell. Je ne resterai pas un jour de plus ici !

— C’est entendu, ma chère Helena, répondit le frère Sam ; mais où irons-nous ?

— Là où nous serons assurés de ne plus rencontrer ce monsieur Ursiclos ! Il importe donc que personne ne sache ni que nous quittons Iona ni où nous allons.

— C’est convenu, répondit le frère Sib ; mais, ma chère fille, comment partir et où aller ?

— Quoi ! s’écria miss Campbell, nous ne trouverions pas le moyen, dès l’aube, de quitter cette île ? Le littoral écossais ne nous offrirait pas un point inhabité, inhabitable même, où nous pourrions poursuivre en paix notre expérience ? »