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occasion d’acheter une île

— Non, répondit le commissaire-priseur, mais il n’est pas impossible qu’il y en ait, et l’État abandonne à l’acquéreur tous ses droits sur ces terrains aurifères.

— Y a-t-il au moins un volcan ? demanda Oakhurst, le cabaretier de la rue Montgomery.

— Non, pas de volcan, répliqua Dean Felporg ; sans cela, ce serait plus cher ! »

Un immense éclat de rire suivit cette réponse.

« Île à vendre ! île à vendre ! » hurlait Gingrass, dont les » poumons se fatiguaient en pure perte.

« Rien qu’un dollar, rien qu’un demi-dollar, rien qu’un cent au-dessus de la mise à prix, dit une dernière fois le commissaire-priseur, et j’adjuge ! Une fois !… Deux fois… ! »

Silence complet.

« Si personne ne dit mot, l’adjudication va être retirée !… Une fois !… Deux fois !…

— Douze cent mille dollars ! »

Ces quatre mots retentirent, au milieu de la salle, comme les quatre coups d’un revolver.

Toute l’assemblée, muette un instant, se retourna vers l’audacieux, qui avait osé jeter ce chiffre…

C’était William W. Kolderup, de San-Francisco.


II

comment william w. kolderup de san-francisco fut aux prises avec j.-r. taskinar, de stockton.

Il était une fois un homme extraordinairement riche, qui comptait par millions de dollars comme d’autres comptent par milliers. C’était William W. Kolderup.

On le disait plus riche que le duc de Westminster, dont le revenu s’élève à