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AU SOMMET DU TEYDE.

dénivellations. Énergiquement, elle se mamelonnait d’innombrables pics, se creusait de sauvages barranques et de douces vallées, au fond desquelles s’éveillaient à cette heure des villages.

« Que c’est beau ! soupira Alice après une longue contemplation.

— Que c’est beau ! redit Robert en un écho.

Ces quelques mots jetés dans le silence universel qui les entourait suffirent à rompre le charme. Tous deux du même mouvement se retournèrent l’un vers l’autre. Alice s’aperçut alors de l’absence de Dolly.

— Où donc est ma sœur ? demanda-t-elle comme au sortir d’un véritable rêve.

— Miss Dolly, légèrement souffrante, dit Robert, s’est arrêtée un peu plus bas avec M. de Sorgues. Si vous le désirez, je puis aller à leur aide ?

Robert avait fait un mouvement de retrait. Alice l’arrêta du geste.

— Non, dit-elle. Demeurez.

Puis, ayant gardé quelques instants de silence :

— Je suis heureuse que nous soyons seuls, reprit-elle avec une sourde hésitation peu habituelle à ce caractère décidé. J’ai à vous parler… à vous remercier plutôt.

— Moi, madame ! se récria Robert.

— Oui, affirma Alice. J’ai remarqué la protection discrète dont vous m’entourez depuis notre départ de Madère, et j’en ai compris les causes. Cette protection m’est précieuse, croyez-le, mais je veux rassurer votre sollicitude. Je ne suis pas désarmée. Je n’ignore rien de ce qui s’est passé à Madère.

Robert allait répondre. Alice le prévint.

— Ne me répondez pas. J’ai dit ce qu’il fallait dire, mais mieux vaut ne pas insister sur un sujet aussi pénible. C’est un secret honteux que nous possédons tous les deux. Je sais qu’il sera fidèlement gardé.